En février 2008 les partenaires finlandais du projet l’Icon Network ont organisé un workshop à Valamo Conservation Institute, où un groupe de spécialistes a conservé une partie d’une vieille iconostase portative. Avant, on utilisait les icônes portatives dans les églises mobiles de l’armée ou des garnisons. C’est pourquoi ce workshop est en lien avec le thème Les icônes et individus en temps de guerre.
La célébration des services religieux était voulue, même s’il n’y avait pas d’église dans la région. À cause de cela, l’utilisation des iconostases portatives a été fréquente aussi bien en temps de guerre que de paix. Aujourd’hui, à la place d’une iconostase, on apporte des icônes où ont lieu les célébrations religieuses temporaires.
En Finlande, il n’y a que trois iconostases portatives, peintes sur du tissu probablement à la fin du XVIIIème siècle. Celles-ci ont été utilisées comme églises mobiles au la XXème siècle. Deux de ces iconostases ont été placées de façon permanente, l’une dans l’église orthodoxe de Loviisa et l’autre dans l’église orthodoxe d’Ahveninen. La dernière fois qu’on a utilisé la troisième, c’était au milieu du XIXème siècle, dans la petite chapelle de Sotkuma.
L’iconostase de Sotkuma a été un moment donné découpée de son encadrement, et les huit peintures restantes, peintes sur du tissu, ont été apportées enroulées dans le monastère Valamo. D’autres peintures, par exemple les archanges, ont été découpées au contour des figures, comme, par exemple, l’icône du Christ Tout-Puissant et l’icône de la Mère de Dieu par les lisières des cadres peints. Dans le rouleau, où étaient placées les peintures, on a trouvé aussi deux icônes de fêtes et deux icônes de chérubins.
Les icônes, peintes sur la soie, découpées et enroulées, étaient relativement en bon état, et la couche picturale n’était pas abîmée. Dans les peintures, il y avait essentiellement des craquelures, des écaillages de la couche de couleur, des petites déchirures, de la saleté et des taches. Les icônes étaient aussi abîmées parce qu’elles avaient été roulées. Avant, elles n’étaient qu’un peu restaurées.
Nous avons commencé la conservation de ces icônes en 2007 à l’Institut de Conservation à Uusi-Valamo.
Ce n’est pas souvent qu’un restaurateur traite des peintures faites d’une facture particulière. Les conservatrices Eugenia Shukina et Nina Rusakova, spécialisées dans la technique mixte (support toile, support papier), ont apporté dans le workshop leur savoir-faire. Elles travaillent dans le Musée de l’Art Russe à St. Petersburg et elles se sont spécialisées dans la technique mixte (mixed media).
Nous avons continué la conservation en 2008, du 25 au 29 février, lors d’un workshop, qui était cette fois organisé dans le cadre du projet Icon Network.
Pendant le workshop, nous avons discuté sur l’utilisation des matériaux et sur le fonctionnement des techniques différentes. Nous avons utilisé des techniques différentes et des matériaux synthétiques et naturels. Le but du travail pratique était pourtant le même que la première fois : pour la bonne conservation des peintures, il était important de tendre les peintures dans des cadres pour les préserver.
Nous avons alors commencé la conservation en tendant les peintures dans des cadres et en fixant les couleurs écaillées et en renforcant les couches du fond. Nous avons nettoyé les deux côtés des peintures, et nous avons supprimé le vernis et raccommodé les trous. Nous avons recouvert les peintures avec du papier japon, et après, nous les avons fixées sur du tissu de doublure. Nous avons décidé d’utiliser des colles et des matériaux de la doublure différents. Des surfaces abîmées de certaines peintures ont été restaurées, mais on a pris des mesures mentionnées auparavant pour certaines peintures seulement.
Le programme était composé presque uniquement de travail pratique et de critique des méthodes suivies. Les participants se divisaient en groupes, et de cette façon, toutes les conservatrices pouvaient participer à la pratique. Nous avons restauré les huit icônes, chacune avec une technique différente.